Les outils numériques ont accéléré et massifié les possibilités d’échange d’informations. La forfaitisation du coût d’accès à l’Internet (abonnement mensuel, et non plus paiement à la seconde de connexion ou à la quantité de
données échangées) a rendu économiquement viable la micro-création de valeur ajoutée, telle que celle que l’on produit lorsqu’on corrige une erreur d’orthographe sur une page de la Wikipedia. Ces modèles collaboratifs de création de valeur,
initialement mis en œuvre dans la communauté du logiciel libre, ont ensuite été adoptés dans d’autres domaines, pour donner lieu à la production de nombreux « communs » : encyclopédies (Wikipedia), données géographiques (OpenStreetMap),
patrimoine logiciel (Software Heritage), etc.
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Protocoles pour l'interaction
(en lien avec la compétence PIX 2.1)
Toute interaction entre entités nécessite la mise en place de règles pour entamer, poursuivre, et clore la communication. Entre humains, ce sont les règles de politesse (dire bonjour, demander la parole, laisser parler
l’autre, dire au revoir) ; entre systèmes informatiques, ces règles sont appelées protocoles de communication. Deux systèmes ne peuvent communiquer que s’ils utilisent le même protocole de communication, ainsi que les mêmes formats de
codage des données (par exemple, envoyer les octets d’un nombre de la gauche vers la droite, ou bien de la droite vers la gauche). Lorsque le format d’échange d’informations est public et peut être utilisé sans restriction, on parle de
« format ouvert ». Les différents systèmes bénéficient alors de l’« interopérabilité », c’est-à-dire la capacité pour quiconque de pouvoir créer de nouveaux logiciels capables d’interagir avec les logiciels existants, pour les remplacer
ou en étendre les capacités.
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Codes de communication et Netiquette
(en lien avec les compétences PIX 2.1, 2.2)
Les outils numériques de communication imposent à leurs usagers des contraintes particulières : taille de messages, types de caractères utilisés, etc. Pour contourner ces limitations, les internautes ont fait preuve
d’inventivité et ont créé de nouvelles façons de coder l’information, comme par exemple les « smileys » et autres « émoticônes ». Chaque outil dispose de ses règles d’usage, que l’on apprend souvent par imitation, comme pour les règles
de politesse dans le monde physique.
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Droit d’auteur
(en lien avec les compétences PIX 2.2, 2.3)
La facilité de réutilisation des ressources trouvées sur l’Internet, et la généralisation des pratiques collaboratives, ne doivent pas dispenser du respect des droits applicables, et notamment du droit d’auteur. Il
convient donc, pour chaque œuvre que l’on souhaite réutiliser ou à laquelle on souhaite collaborer, de vérifier que sa licence le permet.
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Modèles et stratégies économiques
(en lien avec la compétence PIX 2.4)
La création collaborative de contenus est facilitée grâce au fait que les biens immatériels sont non rivaux et peuvent être copiés à coût marginal nul. Ainsi, ce que chacun produit peut bénéficier à tous. Plus la
communauté de contributeurs est vaste, et plus le coût individuel de participation au développement est faible. De même, les effets de réseau font que la valeur d’un service augmente avec le nombre de personnes qui l’utilisent. Ainsi,
les stratégies économiques de nombreuses plateformes et écosystèmes sont basées sur le recrutement de la communauté d’usagers et de contributeurs la plus grande possible : non seulement ces personnes augmentent la valeur de l’écosystème
et sa capacité à canaliser la valeur produite individuellement par ses membres, mais elles n’iront pas non plus apporter leur valeur aux écosystèmes concurrents.